Sans titre
Philippe Richard Sans titre
2024, acrylique sur toile, 230 ✕ 360 cm

“Ombres Tactiles”

du 28 mars 2024
au 11 mai 2024

Qu’est-ce qu’une ombre tactile ? ces deux termes paraissent appartenir à deux registres antinomiques. Une ombre est par définition une zone crée par un corps opaque qui intercepte la lumière. Une ombre est fugace, inatteignable. Dans le langage pictural, c’est une zone sombre dans un tableau. On parle des ombres et des clairs, du clair-obscur. Une ombre tactile est une ombre qu’on pourrait toucher ou plus exactement peut-être, une ombre qu’on pourrait explorer.

Depuis plus de 30 ans, Philippe Richard s’intéresse aux motifs que l’on retrouve dans de nombreuses cultures ou civilisations, en Océanie, en Europe, dans les Amériques ou en Afrique. Qu’ils soient ornementaux, scientifiques ou religieux, ces signes font partie du fonds commun appartenant à la majeure partie de l’humanité. Pour Philippe Richard, ce sont des espaces mentaux provenant du plus profond de nos êtres que chacun peut revendiquer et réutiliser à sa guise.

Ces dernières années, son intérêt s’est porté plus précisément sur les questions liées à la manière dont chacun représente le monde. Comment communiquer une idée ou une pensée fugace visuellement ? Ces questions dépassant le champ de la création proprement dite l’ont amené, avec quelques autres artistes, à créer Friville Editions, un endroit où la pensée visuelle est au cœur des préoccupations des auteurs.

Philippe Richard a aussi une pratique l’amenant à sortir du plan afin d’explorer et de se confronter à l’espace réel des lieux d’exposition. Ainsi, dans « Ombres tactiles », outre les tableaux, les visiteurs pourront découvrir des pièces qu’il nomme des « nœuds » installées dans les coins ou les espaces les moins accessibles de la galerie, comme autant d’éléments parasites nous permettant d’envisager une altérité entre les différentes propositions picturales.

Philippe Richard est un peintre français qui partage son temps entre Paris et Saint-Malo. Sa première exposition à la galerie Bernard Jordan remonte à 1993. Sa dernière exposition en date, « Hauts perchés », en duo avec Frédérique Lucien, vient juste de se terminer au centre d’art 3Cha à Châteaugiron.