
Vincent Barré
Dans la sculpture de Vincent Barré le geste est primordial. Un rapport physique à l’acte de création dont les jalons ont été posés par ses expériences, en tant qu’architecte et ethnologue. Ainsi, chaque œuvre est en soi une origine tout autant que le résultat de cette origine — tels des outils ayant conservé les traces des autres outils servant à leur fabrication.
Cette tension vers l’archaïsme ne se joue pas seulement dans la forme, mais aussi dans l’usage : ce sont des formes de passage, des formes découpées, creusées et tendues qui laissent le regard redoubler le chemin de la main dans la matière. Ce sont aussi des formes à bras-le-corps. Leur échelle et leurs proportions empruntent celles du corps humain dont elles sont l’expression physique la plus claire. À ce propos, l’artiste utilise la formule de « figures intériorisées ». Repentirs, empreintes et collages, traces de scotch et de découpe au fil chaud, le volume s’incarne dans le processus de création. De même, les fontes sont présentées brutes, dans leur affirmation la plus tactile et la plus corporelle.
La rusticité des matériaux permet aux marques et aux traces exercées par l’artiste de conserver leur expressivité native — voire, de la retrouver. Il y a une dimension archéologique dans la pratique sculpturale de Vincent Barré. Ses sculptures sont le résultat d’une recherche de la structure première et irréductible qui sous-tend les objets, souvent omniscients, mais ignorants de leur propre fondement. Il en résulte des formes souches, parfois érodées, dont la présence se situe bien en deçà de l’archétype et du symbole. L’interprétation glisse sur les œuvres de Vincent Barré, elles ne lui donnent que peu de prise. C’est pourquoi l’esprit tourne autour, comme par réflexe, il voudrait les envelopper, les recouvrir et habiter leur nudité, mais cela n’est pas si simple. Les sculptures sont un lieu et l’occupation d’un lieu, les sens les appréhendent et les embrassent, les éprouvent en marchant.
Sa recherche s’est traduite, selon les circonstances, dans des matériaux et des techniques contrastées : bois, acier, verre, mais qui ont toutes en commun d’appartenir à la sculpture traduite ou assemblée.
Œuvres

2017, Fonte d'aluminium et poirier, 108 x 36 x 18 cm

2017, Fonte d'aluminium, 100 x 43 x 24 cm

2013, bronze à la cire directe, 43 x 17.5 x 10 cm

2013, bronze à la cire directe, 40 x 15 x 20 cm
2013, bronze à la cire directe, 26 x 22 x 20 cm

2013, bronze à la cire directe, 38 x 14 x 13 cm

2015, Bronze à la cire directe, 43 ✕ 37 ✕ 15 cm

2014, Fonte d'aluminium , 195 ✕ 75 ✕ 25 cm

2010, GRES ETIRÉ , 80 x 15 x 23 cm et 84 x 20 x 20 cm

2016, BRONZE A LA CIRE DIRECTE, 55 ✕ 28,5 ✕ 16 cm

2013, Fonte d'aluminium, chêne, 230 x 50 x 50 cm chaque colonne

2007, Grès de Sèvres, 52 x 19 x 43 cm

2010, 2 formes emboîtables en fonte d'aluminium fonderie Lafond Internationale, 116 x 50 x 34 et 116 x 35 x 18 cm x 35 x 18 cm

2019, Bronze à modèle perdu , 220 ✕ 220 ✕ 60 cm

COURONNES D'ARBRES, Art et Nature, Chaumont-sur-Loire, 2020

CHAOS, Couronne au Domaine de Chaumont-sur-Loire, 2014

L’ORIGINE EST PROCHE, sculptures et dessins, Musée d’Art et d’Archéologie de Besançon, 2019