Sammy
Ina van Zyl Sammy
2020, huile sur toile, 50 ✕ 40 cm

Paul van der Eerden & Ina van Zyl

du 4 septembre 2021
au 9 octobre 2021

L’œuvre d’Ina van Zyl et celle de Paul van der Eerden se confondent dans le sentiment d’étrangéité qu’elles opposent frontalement. Sans vraiment s’expliquer pourquoi, on se dit en les voyant qu’elles sont des images que l’on ne devrait pas voir.

Et pourtant, l’image n’est que la surface, l’irritation première qui amène à se rapprocher d’elles pour mieux comprendre. Chez les deux artistes néerlandais, les images agissent comme des surprises. Mais une fois face à elles, c’est tout autre chose qui se présente.

En y parvenant par des chemins différents, le dessin et la peinture ouvrent à une vigueur insoupçonnée. En eux il y a profondément une vivacité, une tension, une forme d’agressivité et d’humour qui pénètrent le regard.

Obsédantes, les peintures comme les dessins titillent par leur acuité. Qu’ont-elles donc à nous apprendre que nous ne sachions pas ? Rien sur elles-mêmes ou leurs sujets, l’enjeu n’est ni la tradition ni la technique ni la provocation. Ce qui se passe dans les travaux d’Ina van Zyl et de Paul van der Eerden n’est jamais totalement gratuit. Au contraire, ce qu’elles nous disent porte sur notre propre regard : celui que nous leur opposons. L’image dit : «vous êtes en train de regarder ce que votre esprit et vos mains redoutent de voir ; tout est présent dans les figures qui vous dévisagent, rien ne manque dans ces fleurs ou ces pénis». Ils ont même un léger sourire qui vous nargue tendrement, l’air de vous dire «il est trop tard pour faire demi-tour».