Ina Van Zyl

Ina Van Zyl

Sud-Africaine, née en 1971

Les peintures d’Ina van Zyl ne représentent qu’un objet à la fois. Ils sont posé là, simplement, tel quels, offrant au regard une vision sans compromis ni échappatoire. Pour autant, rien en eux n’est neutre. Le sujet n’est pas la banalité dans sa dimension froide et explicative, tout au contraire, Ina van Zyl s’applique à rendre audible l’intime tension entre la dimension abstraite et significative de ses sujets. 

Ce qui anime le choix de l’artiste c’est la contradiction intérieure aux formes, leur dimension politique. Ainsi, celles-ci sont soigneusement choisies, on y croise des extrémités de corps, pieds aux ongles finement manucurés, sexes masculins béants de désir, mains abandonnées, têtes, mais aussi des fruits, des paysages et quelques objets témoignant d’une atmosphère de fin de journée d’été, sans fraîcheur et où la demie obscurité qui s’attarde laisse trainer sur les corps et le monde alentour un aspect de moiteur qui s’ennuie. Las, cette lumière donne à ce qu’elle touche une couleur à la fois sensuelles et vénéneuse, quelque chose d’éminemment tactile, doux et finissant.

Dans ce travail le cadrage est particulièrement important. Resserré, il concentre l’attention dans une proximité presque gênante. Regarder un tableau d’Ina van Zyl c’est ce trouver nez à nez avec des objets dont les sujets les dépassent. Leur extrême impudeur trouble d’autant plus que la lumière sculpturale les fait apparaître dans leur plus simple appareil. Baignés de verts maussades, de bleus électriques, d’ocre et de couleurs de terre éteintes, l’artiste les montre dans ce qu’ils ont de tendre, de fragile et d’écrasant.

Ce traitement, elle n’hésite pas à l’appliquer à son propre visage. Les autoportraits sont fréquents dans son œuvre. Elle livre à son regard la même acuité jouissive qui la pousse à décortiquer la légère asymétrie d’un branchage portant des bourgeons, rendant palpable la polysémie des formes, des interprétations et des pulsions qui parcourent l’épiderme.

Texte de Benoît Blanchard

Œuvres

Sammy
Sammy
2020, huile sur toile, 50 ✕ 40 cm
Two fingers
Two fingers
2019, huile sur lin , 24 ✕ 30 cm
Avril
Avril
2018, huile sur toile , 65 ✕ 55 cm
Someone Naked
Someone Naked
2018, Pierre noire, fusain et pastel sur papier, 73 ✕ 51 cm
It’s happened before
It’s happened before
2018, Pierre noire, fusain et pastel sur papier, 73 ✕ 51 cm
Bodem
Bodem
2018, Pierre noire, fusain et pastel sur papier, 73 ✕ 51 cm
Toes in blue
Toes in blue
2018, huile sur lin , 45 ✕ 60 cm
Swollen
Swollen
2017, huile sur toile , 50 ✕ 55 cm
The Single Flower
The Single Flower
2017, huile sur toile, 60 ✕ 40 cm
Aanhef
Aanhef
2016, huile sur toile , 70 ✕ 50 cm
Sucker
Sucker
2016, huile sur toile, 45 ✕ 70 cm
Disarranged
Disarranged
2016, huile sur toile , 60 ✕ 80 cm
A Way
A Way
2015, fusain et pastel sur papier, 70 ✕ 50 cm

Revue de presse

Renée Levi / En couverture de la biennale de Lyon
Le Monde18 septembre 2019Renée Levi / En couverture de la biennale de Lyon

A la Biennale de Lyon, l’art prend le pouls inquiet du monde

Ina Van Zyl – If there were water
Art Press15 avril 2018Ina Van Zyl – If there were water

Peut-on envisager la peinture comme un organisme vivant ? C’est un peu le fil que tend l’artiste sud-africaine Ina Van Zyl, installée à Amsterdam depuis plusieurs année, avec sa première exposition à la galerie Bernard Jordan.