Ina Van Zyl

Ina Van Zyl

Sud-Africaine, née en 1971

Les peintures d’Ina van Zyl ne représentent qu’un objet à la fois. Ils sont posé là, simplement, tel quels, offrant au regard une vision sans compromis ni échappatoire. Pour autant, rien en eux n’est neutre. Le sujet n’est pas la banalité dans sa dimension froide et explicative, tout au contraire, Ina van Zyl s’applique à rendre audible l’intime tension entre la dimension abstraite et significative de ses sujets. 

Ce qui anime le choix de l’artiste c’est la contradiction intérieure aux formes, leur dimension politique. Ainsi, celles-ci sont soigneusement choisies, on y croise des extrémités de corps, pieds aux ongles finement manucurés, sexes masculins béants de désir, mains abandonnées, têtes, mais aussi des fruits, des paysages et quelques objets témoignant d’une atmosphère de fin de journée d’été, sans fraîcheur et où la demie obscurité qui s’attarde laisse trainer sur les corps et le monde alentour un aspect de moiteur qui s’ennuie. Las, cette lumière donne à ce qu’elle touche une couleur à la fois sensuelles et vénéneuse, quelque chose d’éminemment tactile, doux et finissant.

Dans ce travail le cadrage est particulièrement important. Resserré, il concentre l’attention dans une proximité presque gênante. Regarder un tableau d’Ina van Zyl c’est ce trouver nez à nez avec des objets dont les sujets les dépassent. Leur extrême impudeur trouble d’autant plus que la lumière sculpturale les fait apparaître dans leur plus simple appareil. Baignés de verts maussades, de bleus électriques, d’ocre et de couleurs de terre éteintes, l’artiste les montre dans ce qu’ils ont de tendre, de fragile et d’écrasant.

Ce traitement, elle n’hésite pas à l’appliquer à son propre visage. Les autoportraits sont fréquents dans son œuvre. Elle livre à son regard la même acuité jouissive qui la pousse à décortiquer la légère asymétrie d’un branchage portant des bourgeons, rendant palpable la polysémie des formes, des interprétations et des pulsions qui parcourent l’épiderme.

Texte de Benoît Blanchard

Œuvres

Bowl
Bowl
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Lathyrus
Lathyrus
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Jaws
Jaws
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Two Balls And A Stick
Two Balls And A Stick
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Rococo
Rococo
2023, huile sur toile, 60 ✕ 40 cm
Marly
Marly
2023, huile sur toile, 60 ✕ 45 cm
Baby Blue Eucalyptus
Baby Blue Eucalyptus
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Bumpy Road
Bumpy Road
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Octopussy
Octopussy
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Trophy Hunter
Trophy Hunter
2023, huile sur toile, 60 ✕ 40 cm
Second Time Kneeling
Second Time Kneeling
2023, huile sur toile, 50 ✕ 40 cm
Third Time Kneeling
Third Time Kneeling
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Before You Leave
Before You Leave
2023, huile sur toile, 50 ✕ 40 cm
Warning Shot
Warning Shot
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Signal
Signal
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Goblet
Goblet
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Portrait Of My Sister
Portrait Of My Sister
2020, huile sur toile, 60 ✕ 55 cm
Like a flower
Like a flower
2023, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Vessel
Vessel
2022, huile sur toile, 50 ✕ 30 cm
Diana
Diana
2022, huile sur toile, 50 ✕ 50 cm
Sucker
Sucker
2016, huile sur toile, 45 ✕ 70 cm
Sammy
Sammy
2020, huile sur toile, 50 ✕ 40 cm
A Way
A Way
2015, fusain et pastel sur papier, 70 ✕ 50 cm
Toes in blue
Toes in blue
2018, huile sur lin , 45 ✕ 60 cm
Two fingers
Two fingers
2019, huile sur lin , 24 ✕ 30 cm
Like a virgin
Like a virgin
2018, huile sur toile , 70 ✕ 45 cm

Revue de presse