Ronald Cornelissen

Ronald Cornelissen

Néerlandais, né en 1960

Aigres-doux, les dessins de Ronald Cornelissen tirent leur sujet de l’épuisement des représentations d’une société conquérante du monde. Une modernité virile, à bout de souffle et parfois ridicule, portée par des hommes au volant de leur voiture, des hommes absents, vains et cocasses, oublieux des espaces qu’ils ont laissé proliférer avant de les délaisser. Ces espaces que dessine l’artiste sont peuplés de passants enfantins et bodybuildés, d’oiseaux de proie, de baleines légendaires et de grues à l’abandon. 

Le travail que mène Ronald Cornelissen porte une forte dimension critique. Pour autant, ce rapport critique est débordé par la dimension affective que l’artiste imprime y. Il y a chez lui un sentimentalisme. Un sentimentalisme certes déçu et maculé par les clichés devenus inopérants des mythologies masculines, urbaines et positivistes, mais un sentimentalisme vivace et profondément punk porté par le rire. 

Cette relation tragicomique de l’humanité au monde qui l’entoure se fonde dans une attitude musicale où s’entendent les influences d’une culture pop faite de collages et de sampling. Ronald Cornelissen en explore la plasticité à la manière d’un espace mental. Il y puise l’engagement narratif qui donne leur force à ses dessins. Ceux-ci ne sont jamais totalement refermés sur eux-mêmes. L’air et la pluie qui circulent dans les dessins y suggèrent un en-dehors. L’image se poursuit, poussée par l’imagination, mais aussi par nos habitudes. L’œuvre est nourrie par toutes sortes d’histoires et de contes que l’on se transmet de génération en génération. 

Ainsi, il en va de la production de ces dessins comme de la progression d’une saga ayant abandonné l’idée d’une téléologie. L’histoire se déplace dans le temps à la manière d’un feuilleton dont chaque dessin rend visible les divagations. De même, le trait navigue entre la précision et l’abandon, l’aisance et l’échec à la manière d’une bille de flipper dans un jeu de massacre.

Texte de Benoît Blanchard

Œuvres

Mc Swan
Mc Swan
2019, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 45 x 60 cm
Bend over Frosty
Bend over Frosty
2019, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 45 x 60 cm
Study for There is no cosmetic for beauty like happiness
Study for There is no cosmetic for beauty like happiness
2015, Aquarelle, encre, gouache et collage sur papier, 21 x 29.7 cm
Study for Dagon
Study for Dagon
2015, Aquarelle, encre, gouache et collage sur papier, 17 x 29.7 cm
Fun House
Fun House
2010, Crayon, encre, sépia et collage sur papier, 110 x 70 cm
Franky goes to Lollywood
Franky goes to Lollywood
2016, Aquarelle, encre, gouache et collage sur papier, 45.5 x 60 cm
Magog
Magog
2015, Encre, crayon, aquarelle et gouache sur papier, 85 x 145 cm
Kiss
Kiss
2014, Aquarelle, Tusche, Bleistift und Gouache auf Papier, 75 ✕ 97 cm
Cold Sweat
Cold Sweat
2016, Aquarelle, encre, gouache et collage sur papier, 45,5 ✕ 60 cm
Fungus
Fungus
2016, Aquarelle, encre, gouache et collage sur papier, 45,5 ✕ 60 cm
Cry Cry Cry
Cry Cry Cry
2016, Aquarelle, Bleistift, Tusche, Gouache und Collage auf Papier, 69,5 ✕ 89 cm
Deliverance
Deliverance
2016, Encre, crayon, aquarelle et gouache sur papier, 77 ✕ 100 cm
Catch of the Day
Catch of the Day
2016, Encre, crayon, aquarelle et gouache sur papier, 72 ✕ 97 cm
Penetration
Penetration
2019, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 75,5 ✕ 136,5 cm
Bird Motor Scooter
Bird Motor Scooter
2019, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 71 ✕ 96 cm
OIL
OIL
2019, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 80 ✕ 140 cm
Rats get fat while good chicks die
Rats get fat while good chicks die
2019, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 70,5 ✕ 110,5 cm
Expositions

Frosty’s lament, galerie Bernard Jordan, Paris, 2019

HOOGVLIET MON AMOUR, galerie Bernard Jordan, Paris, 2016

PAYSAGE MENTAL, le dessin sans dessein, MUBa Eugène Leroy, Tourcoing, 2011