Ronald Cornelissen

Ronald Cornelissen

Néerlandais, né en 1960

Aigres-doux, les dessins de Ronald Cornelissen tirent leur sujet de l’épuisement des représentations d’une société conquérante du monde. Une modernité virile, à bout de souffle et parfois ridicule, portée par des hommes au volant de leur voiture, des hommes absents, vains et cocasses, oublieux des espaces qu’ils ont laissé proliférer avant de les délaisser. Ces espaces que dessine l’artiste sont peuplés de passants enfantins et bodybuildés, d’oiseaux de proie, de baleines légendaires et de grues à l’abandon. 

Le travail que mène Ronald Cornelissen porte une forte dimension critique. Pour autant, ce rapport critique est débordé par la dimension affective que l’artiste imprime y. Il y a chez lui un sentimentalisme. Un sentimentalisme certes déçu et maculé par les clichés devenus inopérants des mythologies masculines, urbaines et positivistes, mais un sentimentalisme vivace et profondément punk porté par le rire. 

Cette relation tragicomique de l’humanité au monde qui l’entoure se fonde dans une attitude musicale où s’entendent les influences d’une culture pop faite de collages et de sampling. Ronald Cornelissen en explore la plasticité à la manière d’un espace mental. Il y puise l’engagement narratif qui donne leur force à ses dessins. Ceux-ci ne sont jamais totalement refermés sur eux-mêmes. L’air et la pluie qui circulent dans les dessins y suggèrent un en-dehors. L’image se poursuit, poussée par l’imagination, mais aussi par nos habitudes. L’œuvre est nourrie par toutes sortes d’histoires et de contes que l’on se transmet de génération en génération. 

Ainsi, il en va de la production de ces dessins comme de la progression d’une saga ayant abandonné l’idée d’une téléologie. L’histoire se déplace dans le temps à la manière d’un feuilleton dont chaque dessin rend visible les divagations. De même, le trait navigue entre la précision et l’abandon, l’aisance et l’échec à la manière d’une bille de flipper dans un jeu de massacre.

Texte de Benoît Blanchard

Œuvres

Pale Horse
Pale Horse
2023, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 45 x 60 cm
Tweedle Dee and Ttweedle Dum
Tweedle Dee and Ttweedle Dum
2023, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 45 x 60 cm
From Russia with Love
From Russia with Love
2023, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 45 x 60 cm
Arctic Lady I / Bullfest
Arctic Lady I / Bullfest
2022, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 98 ✕ 198 cm
Arctic Lady II / Hammerfest
Arctic Lady II / Hammerfest
2022, Encre, aquarelle, mine de plomb et gouache sur papier, 98 ✕ 198 cm
(Latrodectus II) Rattus rattus
(Latrodectus II) Rattus rattus
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache et acrylique sur papier , 98 x 198 cm
P centrum (after a work of otto snoek)
P centrum (after a work of otto snoek)
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache et acrylique sur papier , 80,5 ✕ 140 cm
Schouwburgplein
Schouwburgplein
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache et acrylique sur papier , 80,5 ✕ 140 cm
Halo
Halo
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache et acrylique sur papier , 91,5 x 140 cm
Amsterdamse Poort
Amsterdamse Poort
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache et acrylique sur papier , 80,2 x 140,2 cm
Funny Farm
Funny Farm
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache sur papier , 90 x 140,5 cm
Bus 26
Bus 26
2021, encre, crayon, aquarelle, gouache et acrylique sur papier , 81 x 140 cm
Expositions

Frosty’s lament, galerie Bernard Jordan, Paris, 2019

HOOGVLIET MON AMOUR, galerie Bernard Jordan, Paris, 2016

PAYSAGE MENTAL, le dessin sans dessein, MUBa Eugène Leroy, Tourcoing, 2011